18/11/2022 Iker Lagrenade
Lors d’une conférence de presse organisée le 18 novembre à Bayonne, Bake Bidea et les Artisans de la paix ont exprimé leur soutien aux militants qui ont bloqué les voies de chemin de fer et l’autoroute le 23 juillet dernier. Les neuf premiers accusés seront jugés le 15 décembre à Dax.
La paralysie de la situation des prisonniers basques avait conduit à l’appel au blocage du Pays Basque Nord le 23 juillet dernier. Lors de cette mobilisation orchestrée par le mouvement des Artisans de la paix et l’association Bake Bidea, des militants avaient coupé la circulation sur de nombreux axes routiers, dont l’A63, une voie ferrée des Landes et une piste de l’aéroport de Biarritz. La justice française poursuit les neuf personnes qui s’étaient enchaînées sur les rails, ainsi que les onze autres activistes qui s’étaient attachés les uns aux autres sur une voie de l’autoroute.
Les premiers ont été cités à comparaître le 15 décembre prochain à Dax. Parmi eux se trouvent la porte-parole d’EH Bai, Anita Lopepe, présente à la conférence de presse donnée par les Artisans de la paix et Bake Bidea à la gare de Bayonne le vendredi 18 novembre, Alice Leiciagueçahar, ancienne conseillère régionale EELV, ou Panpi Sainte-Marie, secrétaire général du syndicat paysan ELB. De leur côté, les onze militants qui ont bloqué l’autoroute sont convoqués le 2 février prochain au tribunal de Bayonne. Les six personnes qui ont été arrêtées à l’aéroport ont dû payer une « contribution citoyenne » de 350 euros, sans qu’il soit nécessaire d’aller au tribunal.
Des amendes
Cependant, les conséquences des actions qui ont eu lieu le jour du blocage ne s’arrêtent pas là. « Plusieurs personnes qui se trouvaient à Biarritz et Azkaine ont été condamnées à une amende de 135 euros pour avoir ‘participé à une manifestation interdite’ ». Il convient de rappeler qu’une forte mobilisation de la police et de la gendarmerie avait était engagée le 23 juillet, après que la préfecture des Pyrénées-Atlantiques avait décidé d’interdire le blocage.
« C’est la négligence du Gouvernement qui a conduit à la désobéissance. Suivant notre ligne de conduite depuis la conférence d’Aiete, la société et les différents acteurs de ce territoire se joindront aux pacificateurs poursuivis. Pour qu’ils soient relaxés», déclare Anaiz Funosas, présidente de Bake Bidea, qui demande la libération des prévenus. Pour la première affaire, le 15 décembre, des bus pour conduire des soutiens sont prévus. Ils devraient arriver à 12h30 devant le tribunal de Dax.
« Une victoire »
Bien que les actions du jour du blocage puissent entraîner des sanctions de la part de la justice française, Anaiz Funosas rappelle le « bilan très positif » de cette journée qui a mobilisé 1 700 personnes. « Tout d’abord parce que Ion et Jakes sont au Pays Basque, c’était le premier défi ». En effet, les deux prisonniers labourdins, qui ont passé plus de 32 ans en prison, attendaient leur jugement. La décision de libération conditionnelle a été connue le 22 septembre.
Anaiz Funosas présente également les arguments des juges : « La Chambre d’application des peines de Paris exprime sa position face aux changements intervenus au Pays Basque. On reconnaît que nous avons réussi à lancer un processus de paix et qu’il n’est pas possible de compromettre les pas significatifs qui ont été accomplis au cours des dix dernières années. C’est une victoire collective importante », a-t-elle souligné.