Qu’est-ce que le CSPB ?
Qu’est-ce que le Comité de Solidarité avec le Peuple basque sur Paris ?
Dans les années 1980, des militants attachés aux valeurs de liberté et de démocratie s’organisaient à Paris pour apporter un soutien politique et matériel aux prisonniers et réfugiés politiques basques. De cet héritage est né, en 1990, le Comité de Solidarité avec le Peuple Basque.
Depuis, le CSPB s’est efforcé de porter la voix de ceux qui, malgré des années de répression, poursuivent toujours leur rêve de voir un Pays basque libre. Cela passe notamment par l’organisation de soirées de soutien, de débats ou de projections afin de faire connaître la réalité que vit le peuple basque. De la même façon, nous publions régulièrement des informations sur notre blog, nous publions un bulletin d’information en vente sur nos tables de presse et nous animons des émissions de radio en langues basque, castillane ou française.
Aussi, le CSPB participe à l’organisation de nombreux évènements aux côtés d’autres associations ou mouvements politiques car, pour nous, l’internationalisme est un principe encore bien vivant. La lutte de libération nationale et sociale basque ne s’est jamais considérée comme isolée des autres luttes, menées par d’autres peuples.
Enfin, nous continuons et nous continuerons à revendiquer le droit à l’autodétermination pour le peuple basque comme clé d’une résolution du conflit politique que connaît le Pays basque. Avec, dans un premier temps, la libération de l’ensemble des prisonnières et prisonniers politiques basques.
Pour en savoir plus sur nos activités ou nous rejoindre, n’hésitez pas à nous contacter par courrier postal ou électronique.
C.S.P.B.
21ter, rue Voltaire
75011 PARIS
Quel combat porte le CSPB ?
Le Pays basque est une nation, définie en partie par le patrimoine commun que constitue la langue basque, l’euskara, vieille de plus plus de 5000 ans. Est ainsi considéré comme Basque, euskaldun, celui qui possède la langue basque, en dehors de toute considération ethnique. C’est autour de ce principe que s’est forgé le concept politique d’une nation basque, à l’identité culturelle affirmée. Si la défense de cette identité propre a toujours existé en Euskal Herria, notamment à travers de nombreux conflits armés et l’attribution de pouvoirs spécifiques aux provinces basques, la fin du XIXe siècle a vu la théorisation du Zazpiak bat que l’on pourrait traduire par « les Sept provinces font Une ». Ainsi, les trois provinces sous domination française (Lapurdi, Nafarroa Beherea et Xuberoa) et les quatre provinces sous domination espagnole (Nafarroa, Araba, Bizkaia et Gipuzkoa) conscientisaient leur appartenance politique à un même ensemble culturel.
Rapidement, des structures politiques (Parti Nationaliste Basque, PNV) ou syndicales (Eusko Langileen Alkartasuna, ELA) voient le jour pour traduire la volonté d’émancipation ressentie par des nombreux citoyens basques. Tout aussi rapidement, une partie des militants exprime le besoin et, surtout, la nécessité, de lier la « classique » émancipation nationale à une « révolutionnaire » émancipation sociale. C’est notamment la création, en 1930 et en opposition avec la démocratie chrétienne prônée par le PNV, d’une organisation politique se réclamant des valeurs indépendantistes et socialistes : Eusko Abertzale Ekintza (Acción Nacionalista Vasca, ANV). La gauche abertzale (patriote) était née.
Pendant la guerre civile, la résistance héroïque des gudari (combattants) face à la barbarie fasciste se symbolisera, le 26 avril 1937, dans le martyr de la petite ville de Gernika, peint plus tard par Pablo Picasso. Cette résistance continuera en exil après la défaite républicaine, au sein de la Résistance française au cours de la Seconde guerre mondiale, par l’existence d’un gouvernement basque en exil (où PNV et ANV cohabitent), mais aussi par une importante résistance intérieure. Parmi les organisations de résistance du mouvement patriote basque, se créée en 1959, Euskadi Ta Askatasuna (ETA).
Pratiquant la lutte armée, se référant au socialisme et à l’indépendantisme, ETA va prendre une part active à la lutte contre le franquisme, en exécutant notamment Luis Carrero Blanco, successeur désigné de Franco, mais également en harcelant les forces de répression espagnoles sur le territoire basque.
Après la « transition démocratique » initiée par le roi Juan Carlos, adoubé par le dictateur fasciste peu avant sa mort, le combat pour l’indépendance et le socialisme en Euskal Herria continue pour la gauche abertzale. Ce courant politique s’engage en particulier contre l’adoption de la nouvelle Constitution. Cette dernière sera refusée par référendum au sein de la Communauté Autonome Basque (CAB). Quant à lui, le PNV s’accommode parfaitement du Statut de Guernica en gérant pendant plus de 30 ans la CAB, tandis que la droite s’empare de la Navarre, cette dernière province formant une communauté autonome distincte.
En Hegoalde (Pays basque sud), l’Etat espagnol accentue la répression militaire, s’inspirant directement des pratiques de la dictature franquiste : des centaines d’incarcérés (plus de 700 à l’heure actuelle, partagés entre les prisons françaises et espagnoles), des militantes et militants torturés dans les geôles de la Guardia civil, des arrestations et un harcèlement incessants.
Sur le terrain politique aussi, la répression s’active pour mettre à mal la résistance basque, celle-ci progressant année après année dans la construction populaire d’un Etat basque socialiste. C’est ainsi que depuis 2002, une loi existe afin d’interdire les organisations patriotiques basques au prétexte d’une collusion avec ETA. Batasuna, ANV, le Parti Communiste des Terres Basques (EHAK), Segi (organisation de jeunes), Askatasuna (soutien aux prisonniers), Egin (quotidien indépendantiste) vont ainsi se voir interdire et leurs militants incarcérés.
En 2011, après qu’ETA ait déclarée un cessez-le-feu permanent, général et vérifiable, puis un arrêt définitif de ses activités armées, la gauche abertzale tente d’initier un nouveau processus politique en créant un nouveau parti, Sortu, immédiatement interdit. En réaction, elle décide de s’unir avec d’autres forces pour former la coalition Bildu à l’approche des élections municipales. Celle-ci obtient plus de 310 000 voix ! Elle devient la première force politique en Pays basque sud en nombre d’élus ! L’alliance est élargie en novembre à l’occasion des élections législatives lors desquelles la nouvelle coalition Amaiur emporte plus de 333 000 voix !
Ainsi, le mouvement patriote basque voit une traduction institutionnelle de ses combats quotidiens. Parce qu’en Pays basque, la libération nationale et la transformation sociale se construisent au quotidien, à travers une scène culturelle, associative et politique alternatives.
Aujourd’hui, il faut imposer aux Etats français et espagnol la résolution du conflit basque : par la libération des prisonniers politiques et la reconnaissance du droit à l’autodétermination du Peuple basque !